lundi 9 novembre 2015

Une formation commune avec le GiE5

Riche de mes expériences collectives avec la photographie (enseignement, intervention sociale, projet artistique et collaboratif), j'élargis mon champs d'activité à la formation professionnelle avec le  GiE5. J'utilise la photographie pour une pédagogie médiate, qui permet une formation par l'expérimentation. 

Le GIE5 est un groupement d'intérêt économique de formateurs aguerris qui ont en commun l'expérimentation comme moyen, et un média utilisé en pleine conscience comme outil: Le cheval, souffle et voix, la photographie et l'outdoor cooking.


Riche d'un corpus théorique élaboré en commun, le GiE5 met en place un système de formation professionnel avec comme base commune, une réflexion poussée sur l'intégration effective des connaissances, et la co-construction  d'une échelle de collaboration avec une équipe hollandaise. 



mardi 22 septembre 2015

Une expérience acoustique peut-elle être visualisée?



Dimanche 20 septembre, journée Européenne du Patrimoine, je me promets d'aller écouter la chorale dans le théâtre extérieur de la maison de la Culture de Firminy. L'ensemble Chœur Ondaine y donne une représentation. En deux ou trois chansons, la Chef de Chœur Geneviève Dumas place son orchestre pour optimiser l’acoustique. Les airs sont variés et touchants. Hasard du Tirage au sort des spectateurs, arrive alors " o bruit doux" une chanson sur la pluie. La profondeur est là les flic flocs devant le rideau de pluie, le flux du morceau s'harmonise forcément avec le vent dans les arbres, tout cela est très léger, une expérience sensorielle incroyable un jour de giboulée. Un petit moment de grâce qui ne doit rien au hasard, mais à une présence de tous les détails qui s'accordent à faire sens. Il me reste une gageure :  évoquer l'acoustique du lieu en photo. C'est de ce jour là l'image la plus proche qui est ci-dessus, mais  je peux vous dire que lors de la seconde représentation, je suis passé sur la rampe du haut là où il y la dame en rose, tout y était distordu et j'ai cru que tout le monde chantait faux...


© David Philippon


Peut-être n'étais-je pas à la bonne place? 


dimanche 20 septembre 2015

La promenade, une relation au temps surannée?...

"Reactivation" ©D.Philippon  Promenade architecturale de la maison de la culture de Firminy; ADAGP Fondation Le Corbusier. 
Ancedote: je suis en haut de la rampe, deux photographes en bas près du banc qui me demandent:
- "Mais à quoi peu bien servir ce banc, il regarde le mur?" .
-Moi je réponds " aujourd'hui il sert à regarder une photo".
Un des photographes: 
-"On a du vous la piquer la photo, il y a plus rien ".
-Moi : " DEJA !!!" .
- Le deuxième photographe " Mais si regarde là, la photo".
- Le premier "Ben je l'avais pas vu" .
Et moi qui la trouvais un peu verte...


Ce banc, certain pense qu'il n'est pas à sa place, d'autre l'appelle le banc des amoureux.  

Reactivation, Promenade architecturale à la maison de la culture Le Corbusier de Firminy








RÉACTIVATION

Promenade architecturale et photographique de la maison de la Culture de Le Corbusier de Firminy pour les journées du patrimoine 2015, année du Cinquantenaire de la mort de Le Corbusier.


RÉACTIVATION, c'est une exposition de photographies qui propose aux visiteurs d' expérimenter l'architecture par la promenade, de ponctuer cette promenade par des instants de confrontation temporelle à travers les photographies faites pendant les travaux de restauration. Cette confrontation temporelle est propice à un questionnement sur des enjeux de temps qui passe, donc de conservation et de restauration.

La promenade architecturale est un bon moyen d'appréhender l'architecture de Le Corbusier, les perceptions kinesthésiques que l'on perçoit en traversant son architecture font éprouver une succession d'émotions. L'enjeu de l'accrochage et de la scénographie est de présenter les photographies de telle manière à ce qu'elles entraînent le visiteur à se promener et qu'elles soulignent, surprennent et interrogent le spectateur sur plusieurs problématiques connexes:
-Mettre en évidence l'effet du temps et du vieillissement sur l'architecture, ainsi que la nécessité de le restaurer. Créer dans la promenade des confrontations entre le passé photographié et le présent vécu.
-Montrer les moyens techniques impressionnants qui ont été mis en œuvre.
-Montrer les soins, l'attention et la délicatesse dont ont fait preuve les ouvriers sur le chantier.
-Faire partager au public ce que les nécessités de chantier ( camouflages, recouvrement, états de préparation) montrent ou soulignent des formes de Le Corbusier. Un peu comme les emballages de Christo et Jeanne Claude nous ont montrer les formes du pont neuf en l'emballant.
-Montrer des parties cachées de la maison de la culture.
A travers différents formats, différentes formes d'accrochage et d'une carte qui guide les visiteurs, cette promenade propose aux visiteurs d'expérimenter le lieux et son vécu le temps d'une promenade, extérieure et intérieure. Il s'agit bien dans cette scénographie de Réactiver le regard de chacun sur cet ouvrage, sur le temps qui passe, sur les impressions et les émotions que cette architecture nous fait traverser.Il s'agit aussi de sa restauration, qui est une REACTIVATION et rend au bâtiment tout son sens, ses raisons d'être sur la liste proposée au patrimoine mondial de l'UNESCO en juin 2016.


David Philippon

































mercredi 20 mai 2015

Galerie de photo d'architecture

Galerie photo cliquer ici dphiphoto.carbonmade.com


Compte rendu de la Conférence de Yves Perret: " Le Corbusier: Penser pour faire... faire pour penser...". Mardi 19 mai 2015 dans l'Auditorium de la maison de la culture de la ville de Firminy .



Cette conférence de Yves Perret organisée par l'association des habitants de l'Unité d'Habitation de Firminy, le collectif depuislecorbu dans le cadre de l'événement Cinquantième[s] anniversaire[s], nous a emmené dans les coulisses de la création de l'architecte Le Corbusier. Cet homme qui toute sa vie va créer dans de bien nombreux domaines, peinture, poésie, design et aussi beaucoup de dessins avait mis en place une conception bien à lui de l'acte créatif. Yves Perret, architecte stéphanois qui a fait partie de l'équipe qui a terminé l'Eglise Saint-Pierre avec José Oubrerie- assistant de Le Corbusier- et Aline Duverger s'est donc confronté aux modes de créations qu'utilisait Le Corbusier. Il les connaissait avant, probablement il les appliquait, mais de cette collaboration découle une imprégnation qu'il nous fait partager.

Ce n'est donc pas seulement à un cours documenté que nous avons assisté, c'est dans un cheminement  de partage d'expériences que nous a emmené Yves Perret.  A travers une sélection d'images précieusement récoltées, il a su nous faire toucher du doigt les essais, les tâtonnements, les expérimentations et les validations que l'architecte et ses collaborateurs ont traversés pour inventer toutes les réalisations que nous connaissons. Il nous a fait partager certaines questions qu'ils se sont posés pour finir l'Eglise Saint Pierre et surtout quelles voies ils ont inventé pour finaliser leur choix. Il nous a fait comprendre que si nous sommes dans une société où l'on croit que le savoir et la connaissance permet de tout prévoir , de tout imaginer et de tout anticiper, lui s'est retrouvé bien des fois dans des situations ou seuls le faire et la fabrication ont été à même d'apporter des réponses à des problèmes cruciaux de cohérence.  Penser pour faire... Faire pour penser... Tel l'œuf ou la poule bien difficile pour dire qui est arrivé le premier, où lequel est le plus important. Et pourtant l'idée que le " penser" est primordial semble être dominante dans nos sociétés où l'ordinateur et sa puissance de calcul devient  plus présent que le marteau, le fer à souder ou... le crayon à papier.

Car là encore, dessiner... c'est penser! Discipline quotidienne, Le Corbusier dessinait tous les jours, parfois les mêmes choses, à la recherche d'une surprise ou d'une connaissance encore plus approfondie de son sujet.  A la fin de sa conférence Yves Perret a invités les deux artistes roumains en résidence Andor Kömives et Dorel Găină à nous faire partager leurs expériences à l'unité d'habitation Le Corbusier. Et là chacun à leur tour, ils nous ont emmenés dans leurs modes de création qui parfois se rejoignaient avec ceux qui avaient été décrits plus tôt. Andor a bien confirmé que pour lui aussi, dessiner ...c'est penser. On peut les retrouver au travail sur depuislecorbu.blogspot.fr , un blog où bientôt sera publié la conférence d'Yves Perret.

La conférence s'est terminée sur un moment convivial entre l'architecte et le public avec qui il a partagé des ouvrages rares avec des dessins, des nuanciers, des livres apportant des éléments tangibles à la démonstration que l'on venait de vivre. Puis chacun est reparti en ayant peut être dans la tête une nouvelle problématique:  "Si la création était un mouvement, alors ne serait elle pas le résultat d'une oscillation entre faire et penser, chacun se complétant?"


David Philippon
Une fin de conférence où la distance entre conférencier et public est abolie.

mercredi 14 janvier 2015

« 24 heures de la vie d'une femme » d'après Stefan Zweig du collectif Photographies-Rencontres



Témoignage critique de l'exposition photographique

« 24 heures de la vie d'une femme » d'après Stefan Zweig du collectif Photographies-Rencontres

Médiathèque de la Ricamarie du 6 au 31 Janvier 2015


Une production collective d'un collectif d'auteurs. Six photographes décident de découper « 24 heures de la vie d'une femme » en prélevant 24 phrases du roman ; à chacun de s'emparer de quatre de ces phrases pour les mettre en photographies.
 
Résultat final : au mur, 24 cadres 50x50 joncs argentés carrés, avec leur même mise en page, simple ; en pied de page, la phrase allemande, en dessous au bord du cadre, sa traduction française, les deux du même gris discret, dans une police de livre classique. Dans l'espace blanc, au dessus, une photographie : couleur, noir et blanc, carrée, rectangulaire où panoramique ; prises de vue numériques et argentiques. Un petit espace (peut-être 8 cm) entre chaque, et les 24 photos se déroulent dans l'espace de la salle d'exposition. Entre le chemin de fer mis au mur avant impression, ou le story board  exposé, l'ensemble fait corps et unité, malgré les différences de traitement et de format d’image. Le fait que les deux modèles -femme et homme-, ou les deux acteurs, se retrouvent et sont reconnaissables d'une image à l'autre y fait pour beaucoup. Sur le bord droit de la photographie, le nom du photographe, même police, même couleur mais en vertical.
En fin d'expo, des traces de fabrication, archéologie des choix et du découpage, en début (et en face) une affiche nous présente le projet.

Je ne connais pas le roman, mais très vite je suis rentré dans un fil de l'histoire, de l'expo, de la narration, rarement par l'image, presque toujours par le texte : un coup d'œil rapide à la photographie, qui selon moi ne captait pas mon attention, une implication à la lecture de la phrase en français, avec au-dessus d'elle, l'originale en allemand, et un retour vers l'image qui prenait alors vie après la lecture de la phrase. Un coup d'œil rapide au nom de l'auteur qui selon moi avait mis tant d'exigence- à illustrer ? pas vraiment ; à traduire ? pourquoi pas ; à interpréter? on s'approche ; à mettre en scène ?...- cette image.

En arrière-plan, d'étranges jeux se mettaient en place :
- Quelle image ce photographe m'impose-t-il ? Comment son interprétation entre en opposition avec l'idée que je m'en fais ? Comment en est-il arrivé là ? Qui a mis en scène la prochaine image ? Pourrais-je repérer les photographes à une écriture, un style, une impression ? Quels sont le ou les fils ténus qui me font, l'espace d'un instant, adhérer à cette image ?
J'ai parcouru comme cela l'exposition avec son fil narratif, son rythme et ses césures ; son contre- pied final.

Et puis ce fut le vernissage, les échanges, les oppositions de point de vue, où l'on formule, où l'on propose ses hypothèses. Quelques mots viennent enrichir le champs lexical : adaptation, cinéma, synopsis, codage -, décodage, application, atmosphère...  Petit à petit, la question du fil ténu qui fait tenir l'image re-émerge en moi, une idée m'a parcouru durant mon investissement de spectateur que je traduis alors comme cela : « Cette petite phrase qui active l'image me fait penser aux petites phrases qui passent en un éclair par la tête du reporter et lui font appuyer sur le déclencheur ».

Au bout du compte je pense qu'il s'agit bien en ici de rapport entre mise en scène -ou représentation(s) en image- et langage. Il n'y a que cette foutue 13e photo presque médiane, dont l'image arrive si brutalement avant même que l'on puisse se faire une représentation de la phrase. Un croche-patte, un croc-en-jambe, une chute vertigineuse d'une abstraction sans langage. D'une phrase sans le verbe, ou d'avant le langage.

Je terminerai ce compte-rendu de visiteur, en abordant cette citation d'un travail précédent du collectif Photographies-Rencontres qui, d'un seul coup, m'a paru être une clé de leur sujet d'étude : « L'œil des mots ».  Cela me fait poser la question « Qui de l'image ou du langage a colonisé le plus profondément notre cerveau ? ». Et, en me posant cette question, j'ai envie de corriger leur sujet précédent en leur disant : -« Je ne sais si les mots ont UN œil, mais je pense qu'ils peuvent traduire UN regard ». C'est ce que je pense, du moins jusqu'à l'expérience de leur prochaine exposition.

David Philippon.

Les photographes :
Brigitte Kohl - Bernard Pharabet - Patrick Rana-Perrier - Thierry Moine - Corinne Silva - Jean-Pierre Lefèvre

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